Les deux journées de formation, organisées par LMS (Association suédoise des enseignants de langues modernes) les 21 et 22 avril 2012 à Härnosand (Suède) ont réuni de nombreux professeurs de langue. Ces journées sont un moment important pour les membres de AEFS, l’Association des enseignants de français en Suède, qui peuvent ainsi assister à des conférences, participer à des ateliers, rencontrer des concepteurs de ressources pédagogiques, échanger en sympathie entre collègues anciens et nouveaux.
Quel était le ”menu” cette année pour les enseignants de français ? "Culture" était sans doute le dénominateur commun de ces deux journées dont les thèmes ont permis à la fois des prises de conscience et des découvertes, loin des clichés, qui devraient passionner nos élèves.
La lecture en action
Lecture ? Oui, car “ Lire c’est grandir”. Benita Funke et Françoise Sule ont présenté différents projets conduits au 
Canada, en France et en Suisse pour encourager la lecture. L’ambassadeur suédois pour la lecture, Johan Unenge, écrivain renommé pour la jeunesse, a présenté son programme d’activités de promotion de la lecture en Suède.
Notons une approche pédagogique commune pour le Canada et la Suisse qui encouragent un contact précoce avec le monde des livres et la lecture en collaboration étroite avec la famille. Un exemple concret est “ la chenille des livres” suisse, une longue chenille en toile, remplie de livres que les enfants de maternelle et de primaire peuvent emprunter. Un guide pédagogique fourni propose des activités à faire faire aux enfants à l’école ou à la maison.
Vous avez dit nourriture?
Avec Gilles Fumey, professeur à Paris IV Sorbonne, spécialiste de géographie alimentaire, les enseignants ont quitté les clichés du vin-fromage et de la baguette et entraperçu les fondements historico-géographiques de notre alimentation, pris conscience que le souci de traçabilité des aliments, l’attachement à une identification du produit alimentaire à un terroir n’étaient pas nouveaux. Grâce au conférencier, nous avons démasqué certains mythes alimentaires et replacé les contenus de notre assiette dans une géographie mondiale !
Attention au loup!
Anne-Marie Pauleau, qui fut attachée de coopération linguistique en Suède, a présenté avec Françoise Sule les multiples facettes du conte en s’appuyant sur l’exemple du Petit Chaperon Rouge. Rattacher le fait divers et le conte, désacraliser le texte, exploiter la surprise offerte par des versions inconnues, c’est tout un monde qui s’offre. Le thème connu et rebattu mais rarement exploité en classe non francophone permet pourtant à tous les niveaux de travailler l’expression tant écrite qu’orale dans une atmosphère créative et ludique. Les clips vidéo réalisés par les élèves de Françoise Sule, dont un a été présenté à l’assistance, pouvaient en témoigner.
Un meurtre d'amour, une vidéo réalisée par les élèves
Parlons ressources
Sylvie Bigot participait à ces journées, comme représentante des PUG ( Presses universitaires de Grenoble) et a présenté l’originalité des méthodes de FLE ce qui a permis une étude comparée fort intéressante avec les manuels traditionnels suédois de français. Une coopération comme on les aime, où le pédagogique est au premier plan.
Culture et langue des Inuits des régions arctiques du Québec
Michèle Therrien, québécoise d’origine est ethnolinguiste et professeur de langue et de culture Inuit à l’INALCO à Paris. Elle nous a présenté avec passion les diverses façons, spécifiques aux Inuit, de réfléchir, hier et aujourd’hui, au corps, à l’origine et au devenir des êtres humains.
Babouche et le passage du nord-ouest à la voile
Eric André, enseignant grand voyageur, nous a fait naviguer entre mer et banquise dans l’Arctique avec son voilier Babouche, une expérience fascinante, très bien documentée, basée sur un film accompagné d’un matériel pédagogique qui permet d’apprendre en français l’écologie et la citoyenneté… tout en faisant rêver aux voyages !
Formation d’un jour, formation toujours…
On ne résumera pas ici le nombre et la richesse des échanges informels. Les participants ont vécu deux journées réussies qui posent une question complémentaire de taille qu’il faudra bien un jour aborder, à savoir : Comment suivre et accompagner les formations en dehors des journées en présentiel ? Comment trouver un juste équilibre pour que s’incarne autrement que par des rassemblements isolés la “formation tout au long de la vie” inscrite dans les programmes européens ?
Article rédigé par Françoise Sule, Présidente de l'AEFS-LMS